Sam Bankman-Fried, l’ancien PDG de la plate-forme de cryptomonnaies FTX, reconnu coupable de fraude


Sam Bankman-Fried quitte le palais de justice après une audience, à New York, le 26 juillet 2023.

L’empire de Sam Bankman-Fried continue de s’effondrer. Accusé de fraude, d’association de malfaiteurs et de blanchiment d’argent, l’ex-milliardaire a été reconnu coupable de sept chefs d’accusation, jeudi 2 novembre, par un jury à New York, après cinq semaines d’un procès retentissant.

La star déchue des cryptomonnaies encourt jusqu’à 110 ans de réclusion criminelle au total. Le juge fédéral Lewis Kaplan a fixé l’annonce de la peine de Sam Bankman-Fried au 28 mars 2024.

L’accusation lui reproche d’avoir utilisé, à leur insu, les fonds déposés par les clients de sa plate-forme d’échange de cryptomonnaies FTX, qui a fait faillite en novembre 2022. L’argent a alimenté les transactions et placements à risque de sa société d’investissement, Alameda Research, dont les emprunts à la plate-forme ont atteint jusqu’à 14 milliards de dollars environ (13 milliards d’euros).

« Jugez-le coupable », avait lancé, dans la matinée, Danielle Sassoon, représentante du procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams. Elle l’a décrit comme un « patron de talent », « ambitieux », qui « émerveillait » le public, la presse et même les élus du Congrès, qui l’ont auditionné trois fois. « C’est quelqu’un qui voulait devenir président des Etats-Unis », a-t-elle rappelé.

Dévoré par son appétit de grandeur, il a voulu faire de FTX la première plate-forme mondiale d’échange de cryptomonnaies, selon elle. Dans sa course, « il a voulu dépenser des milliards tirés des comptes de ses clients pour gagner du pouvoir et des relations », a affirmé la substitut du procureur. « Il avait l’arrogance de penser qu’il pouvait commettre une fraude et s’en sortir. »

Il a plaidé la bonne foi

« SBF », âgé de 31 ans, avait plaidé non coupable des chefs d’accusation retenus contre lui. Il a reconnu, à l’audience, de « grosses erreurs », mais a toujours nié avoir enfreint sciemment la loi. Son avocat l’a dépeint comme un jeune entrepreneur manquant d’expérience, qui avait agi de bonne foi.

Pour innocenter l’accusé, « il vous faudrait croire qu’il n’avait rien compris » de ce qu’il se passait au sein de ses propres sociétés, avait lancé au jury, à l’audience, un autre substitut du procureur, Nicolas Roos. « Vous avez suivi tout ce procès et vous savez que rien de tout cela n’est vrai », avait-il ajouté.

« Maintenant, c’est à vous de décider qui croire », a dit aux douze jurés le juge fédéral Lewis Kaplan, avant qu’ils ne se retirent pour délibérer, jeudi. Il ne leur a fallu que quelques heures pour rendre un verdict sans surprise.

En quelques mois seulement, Sam Bankman-Fried, diplômé de physique du prestigieux Massachusetts Institute of Technology, avait fait d’une petite start-up, lancée en 2019, la deuxième plate-forme mondiale d’échanges de cryptomonnaies. Mais il y a un an, le média CoinDesk avait révélé qu’une part considérable des actifs d’Alameda était constituée d’une cryptomonnaie créée par FTX, le FTT. La révélation avait provoqué l’effondrement de cette devise numérique, et le début du chemin de croix pour Sam Bankman-Fried. Extradé des Bahamas, où se trouvait le siège de FTX, le trentenaire, dont la fortune s’est évaporée, avait été inculpé mi-décembre 2022.

Le Monde avec AFP



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